Le « Highwood pass »

14 au 16 août

Nous sommes vraiment en région sauvage, mais nous ne manquons de rien. Jean-Luc et moi cuisinons même beaucoup depuis que nous sommes arrivés au camping «Elkwood» du « Peter Lougheed Provincial Park ». Le premier soir il a fait une soupe aux choux qui sentait très bon. Je ne sais pas si c’est à cause de cette bonne odeur, mais un ours grizzly a été vu à environ 300 m. de notre site, et maintenant, la piste cyclable du camping est fermée pour raison de présence d’ours. Jean-Luc demande au gérant du parc s’il sait quand la piste ouvrira. Ce dernier répond qu’il ne le sait pas, car au cours des trois derniers jours, trois ours ont étés vus à proximité du camping. Ils y viennent pour manger de petits fruits.

Il ne nous reste qu’à se rabattre sur les pistes de marche. Mais avant de pouvoir le faire, il nous faut trouver quelques équipements de base pour se promener dans « Bear Country ». Jean-Luc nous avait déjà acheté des clochettes à ours, mais ici tout le monde s’entend pour dire qu’en plus de faire du bruit, il faut du poivre à ours pour le repousser en cas d’attaque. Car un ours surpris par notre présence peut mal réagir et charger.

Nous faisons donc un tour de moto en ville et y croisons un groupe de motard de la Nouvelle Zélande fort sympathique. À vrai dire, nous prenons plaisir à parler avec tous les voyageurs rencontrés. Chacun est content de partager sur son voyage et d’écouter nos plans.

Dans cette région (Highwoods) on voit beaucoup d’animaux. Outre les usuels que nous voyons régulièrement au Québec, nous avons aussi croisé quelques troupeaux de chèvres de montagne ou de vaches en cavale. Nous avons également vu un coyotte, mais n’avons pas pu le photographier.

Maintenant que nous avons tout ce qu’il faut pour se promener en sécurité dans les pistes, nous nous rendons près du barrage pour entrer dans notre première piste. Jean-Luc est inquiet de la direction du vent et me demande de sortir ma cloche pour s’assurer d’être entendus. Je donne un coup de clochette en l’installant après mon sac et au même moment, un ours se dresse derrière un talus à notre droite, il nous a regardé pendant quelques secondes avant de quitter vers la forêt en empruntant le sentier de marche. J’en profite pour prendre une photo de lui, puis nous reculons et n’irons finalement pas marcher dans ce sentier.

Comme toutes les rencontres avec un ours doivent être rapportées, nous nous rendons au centre de service pour raconter notre aventure. C’est la première fois que je vois un ours dans la nature. Il s’agit d’un ours brun qui m’a semblé mature.

Par la suite nous avons de la difficulté à trouver une piste qui est encore ouverte, car il semble qu’il y ait vraiment beaucoup d’ours dans le coin. Nous en trouvons finalement une et faisons aller nos cloches très fort pour éviter une autre rencontre comme celle de ce matin. Nous ne marchons pas l’esprit tranquille, mais plutôt avec tous nos sens à l’affut; guettant le moindre mouvement et tout indice pouvant signaler un danger.

En quittant la région, nous arrêtons à une halte routière sur la route 40. Il y en a 31 sur 150 km et elles sont toutes situées à un endroit où il y a un beau paysage à regarder. Nous sommes seuls et nous installons pour faire un peu de contemplation en prenant un café. Je me dois de féliciter les gens qui ont pensé ces haltes routières en Alberta, car elles sont bien situées pour avoir un point de vue, on peut y entrer et y stationner un grand motorisé et il y a toujours du papier de toilette.

13 août

Il est temps d’explorer une autre partie de l’Alberta. Jean-Luc est nerveux depuis hier, car nous devons nous rendre au parc provincial Peter Laugheed où se trouve la route asphaltée la plus élevée du Canada (2206 mètres d’altitude). Notre VR a beau être en ordre, c’est une vieille machine et il craint que nous ayons des problèmes.

Nous entreprenons l’ascension qui n’est finalement pas si difficile. Mais le paysage est trompeur, il y a plusieurs faux plats qui nous laissent croire que nous ne montons pas alors que nous sommes toujours en ascension. J’affiche l’altitude sur notre GPS ce qui confirme que tout va bien et que le moteur ne force pas sans raison.

Malgré l’écran de fumée des feux de la Colombie Britanique, le paysage s’offrant à nous est merveilleux. Nous décelons cependant une odeur de brûlé que nous n’avions pas sentie jusqu’à présent.

Nous prenons possession de notre terrain sous une pluie fine. On ne peut pas se plaindre car il ne pleut pas beaucoup par ici. Comme nous n’avons ni électricité, ni wi-fi pas de réseau téléphonique et qu’on ne peut pas faire de feux, il ne nous reste qu’à se la couler douce pour le restant de la soirée. Jean-Luc sort sa guitare et nous soupons aux chandelles. Après le souper nous prenons une petite marche, mais le sentier de marche près de notre site est fermé pour cause d’ours, alors nous marchons sur le camping seulement.

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